*

Post Scriptum:

Cette tentative de témoignage dépasse tellement nos comptes d'apothicaires de l'intérêt personnel, nos lois religieuses, nos éthiques sociales, politiques, pénales, économiques, familiales, affectives, nos lois d'hygiène et de santé, de médecine, nos usages répétitifs culturels, nos soi-disant raisons, folies, concepts et intellections coutumières... qu'elle en est presque impossible!... C'est l'appel à dépasser l'entendement assoupi, la vision hallucinée du rêve dans lequel nous divaguons...

Ce dont je témoigne est que tout ceci est du vent, cendres et poussières, de laborieuses constructions de paille, des édifices artificiels qui tentent de rassurer nos peurs devant l'infini, devant l'éternité qui nous entoure, dont nous sommes issus et dans laquelle nous errons et à qui inéluctablement nous retournons, même si nous nous évertuons, notre vie durant, à la refuser.

Nous sommes vide, issus du vide, nous sommes ce vide, cette énergie, cette présence, cette vie, cette intelligence infinie qui se sacrifie pour se réfléchir dans la multitude des formes créées.

Nous sommes cette intelligence infinie, cette conscience qui anime ces formes en évolution, qui informe nos cellules de la conception à la décomposition en passant par la naissance et la mort.

Nous sommes ce champ d'expérience du vivant, ce chant, cette louange, cette geste, ce poème épique... Nous sommes cette histoire sans fin et sans commencement. Nous sommes infiniment au travers de ces formes que nous agitons et auxquelles, comble d'allégresse ou d'amertume, nous nous attachons...

Nous nous identifions, nous nous opacifions, nous oublions notre transparence infinie et nous "croyons" à nos histoires, nous croyons à « nos » images, à « nos » idoles, à « nos » icônes, « nous » croyons à nos heures, bonnes ou mauvaises, selon le jugement que nous posons dessus... Nous croyons que nous avons ces apparences, pire, nous prétendons que nous sommes ces apparences.

Nous avons oublié que Nous Sommes. Nous avons oublié l'Être. Nous ne savons plus 'ce que' nous sommes. Nous nous ignorons, nous ignorons l'Être que nous sommes, la Somme dont nous sommes le « somme ». Nous sommeillons dans le rêve collectif de nos individualités se voulant séparées, alors qu'il n'y a qu'Être.

Je ne peux plus témoigner pour « moi », cet « ego » se prétendant séparé. C'est 'Cela', le Principe Unique, qui témoigne en ce moi, à travers ce moi qui est son véhicule, son serviteur et son témoin.

 

Quand « Je » témoigne,

Nous Sommes.

***