« Est-ce que me raconter une histoire, quelle qu'elle soit, me rend heureux? »

Quelle est la fonction de l'histoire? De rapporter des faits passés, en principe importants, significatifs et ou éducatifs. Il faut bien sûr faire la part entre l'histoire générale, les faits dits "historiques" et les histoires personnelles, basées principalement sur des sentiments, bien que finalement l'histoire générale soit en fait composée et repose sur un fond d'histoires personnelles collectionnées, rassemblées et réaménagées dans une perspective dite historique.

Mais où se trouve l'importance réelle? Sur les faits rapportés? Ou bien sur la personne qui rapporte, qui raconte? Ou bien encore sur celle qui prend connaissance et interprète ces faits? Qui finalement en retire de l'importance? Les faits classés ou la personne rapportant au présent? La personne bien sûr ! Les faits passés et feus leurs acteurs n'en retirent aucune fierté ni aucun sentiment. - Ils reposent en paix -

Apprendre l'histoire, réciter ou raconter une histoire, la remémoration, la narration font parties intégrante de notre culture, de notre histoire... très humaine... Qu'y gagnons-nous?... Quelle connaissance véritable?... Quel en est l'intérêt ? Tirons-nous profit des enseignements ou événements du passé?... Apprenons-nous les leçons implicites ou explicites de ces histoires?... « L'histoire le dira » dit-on... Qui parle ? Est-ce l'histoire (l'hystérie individuelle ou collective), ou l'historien? Ou plus simplement le narrateur qui à son tour va s'inscrire dans cette histoire?...

Maintenant, hors ces considérations générales ou divagations de principe, que se passe-t-il, ou comment nous sentons-nous lorsque aucune histoire ne traîne à l'horizon de notre conscience?... Pas même celle-ci... « Qui ou que serions-nous sans nos histoires? » Quel que soit l'ordre d'importance dans lequel nous les placions. Dans un moment de repos du coeur et de l'esprit, maintenant, sans histoire, comment nous ressentons-nous?... Comment se ressent l'être ici ?...

Il ne vous est pas demandé d'arrêter de vous raconter vos histoires ou de censurer ou de contrôler leur flot, ou d'imaginer qu'elles puissent être auspicieuses ou néfastes ou bien encore inutiles, mais simplement de remarquer comment vous vous sentez en l'absence d'histoire... Juste un moment de porter votre attention sur votre être ici sans histoire... Sans références d'aucune sorte, sans aucune attente... Comment cela est-il?... Que se dégage-t-il en vous comme qualité en ce moment sans histoire?...

En second examen, voyez comment vous vous sentez en fonction de l'histoire que vous vous racontez, ou à laquelle vous attachez de l'importance, prenez simplement note des réactions que l'histoire déclanche en vous... Les sentiments qui s'y identifient et les émotions que cela peut vous faire ressentir... Simplement, observez les différences de qualité de ressenti que vous éprouvez.... avec, et sans histoire...

Histoire sans parole.

Le bonheur n'a pas d'histoire.

Petit hommage à Byron Katie.

« Mille et un nom pour la Joie »