Sur l'écran vierge
A l'orée de la première page
Il aperçu un trait qui s'élançait vers le ciel.

 

 

Comme il se trouvait étonnamment seul
Dans cet espace frémissant de potentialités
Un second trait se hissa du côté du premier.

 

 

Comme ils ne pouvaient pas se rencontrer
Pour les relier et les assurer ensemble
Il leur offrit un toit pour leur servir d'abri
Pour qu'ils ne se perdent pas dans l'infini
Des cieux sans limite.

 

 

Ensuite pour qu'ils se reposent
Il leur offrit une Terre,
Un sol pour leur servir de seuil
Afin qu'ils ne s'engouffrent pas dans
L'insondable des abîmes.

 

 

Puis satisfait de cet ouvrage,
Il se reposa, se lova...
Il se spirala...

 

   

 

 

Au milieu du rêve,
Il frissonna de tout son être
Il s'éveilla, s'étira, se déroula,

Il rencontra. Le Vide !....

   

 

 

Rien ici ne pouvait plus s'exprimer ni se décrire...
Comme une parenthèse sourde au monde des signes
Rien ici, sinon une entièreté absolue...

Rien, sinon Présence Ineffable!

 

 

Sur la dernière page, ou était-ce la première ?
( Ou était-ce toujours l'écran du vide ? )

Il remarqua alors un cercle
Où les formes mouvantes dansaient
Cadençaient pour ne former plus qu'Un.

 

 

 

Le tracé lui-même finit par s'épurer
Les encres commençèrent à se diluer
Puis séchèrent complètement.

Un Instant seulement...

 

 

 

En cet instant sans temps, suspendu de mystère,
Le Cercle semblait chaud et doux comme un sourire
Comme une tendresse qui vous ferait de l'oil.

Comme une aimantation offerte.

 

 

 

Etrangement il se confondit en ce sein
Ce coeur serein de tout accueil...

Cet Eternel Amour...

 

 

 

Mais juste auparavant il vit,
Comme un rêve qui s'efface,
Tout dessein se dissoudre...

Toute Paix s'épanouir.

 

 "Même du sang versé il ne reste rien... Quelques cicatrices sur les parchemins...
Quelques traces brunes au lin le plus fin"...