- Reconnaissance de l'Etre en soi -

 

I. La Méditation.

L'Exploration consciente.

* S'asseoir dans une posture physique confortable.
* Laisser de côté ses préoccupations récentes ou récurrentes.
* Ramener son attention de façon consciente à la sensation corporelle.
* Rester dans une observation silencieuse et ouverte sans rien chercher.
* Simplement rencontrer la sensation corporelle en maintenant son attention sur celle-ci.
* Prendre le temps de cette observation sans commenter.
* Sentir les rythmes, pulsations et sensations corporelles se produirent.
* Laisser le corps bouger si il veut dans une posture plus confortable ou détendue.
* Garder son attention sur la sensation physique globale.
* Maintenant rediriger son attention de la sensation corporelle à cela en nous qui est la conscience
   de cette observation.
* Doucement ramener l'attention vers son point d'origine ou source de conscience en nous.
* Revenir vers ce qui en nous est la conscience ouverte à toutes perceptions.
* Prendre le temps de ressentir son être et se laisser reposer là...

L'Investigation.

* Distinguer le « perçu », les objets de perception (sensations, pensées, sentiments), du percevant
   lui-même (sujet conscient).
* Distinguer les attributs du sujet (image de soi, opinions, jugements, histoire personnelle), du sujet
   conscient lui-même.
* Rencontrer le sujet conscient en soi, l'être en soi, dépouillé de tous ses attributs.
* Utiliser le ressenti pour bien apprécier la différence de qualité.
* Prendre le temps de cette exploration ou reconnaissance consciente.
* Ré appréhender l'environnement à partir du sujet conscient et remarquer les différences de
   ressentis et de perceptions, jugements ou identifications.
* Faire la distinction entre le sujet conscient (l'être sans attribut), et l'identité personnelle (image
   de soi ou identité individuelle).
* Encore une fois utiliser le ressenti pour bien saisir et apprécier la différence de qualité.
* Ressentir consciemment la différence de positionnement en soi au niveau postural, énergétique et
   psychologique. L'être en soi est simplement ouvert, présent, détendu, stable et paisible.
* Le « moi » (ou identité personnelle ou encore ego) est plus agité, tendu et inquiet; il vacille sans
   cesse entre passé et futur, il évalue, compare, craint ou attend toujours la suite.
* L'ensemble énergétique « corps-coeur-esprit » répond toujours qualitativement et positivement
   au changement de positionnement, ou réalignement juste en soi même.

II. Le Travail Conscient.

Le Quotidien.

* La vie quotidienne est le lieu par excellence du « travail conscient ».
* Une fois reconnue clairement cette différence en soi, se donner consciemment et délibérément des instant de connexion à l'être au cours de la journée (toutes situations d'attentes ou de déplacement sont de très bonnes opportunités) et remarquer les différences de qualité de ressenti quand nous utilisons notre attention consciente et celles que nous éprouvons avec notre attention usuelle faite surtout de mécanismes automatiques ou inconscients.
* Chaque fois que l'occasion se présente ou que nous nous sentons provoqués par une situation, se donner le petit temps et le petit recul nécessaires pour vérifier où nous nous situons en nous.
* Etre honnête avec soi-même pour reconnaître quand nous sommes dans le jeu de la réactivité personnelle et se donner la possibilité en revenant à l'être de réévaluer la situation.
* Si des émotions surviennent ce sont aussi des opportunités de voir d'où nous les rencontrons et de voir si nous pouvons les accueillir au plan de l'être (ou sujet conscient), et non plus du plan d'identification usuel de la personne que nous prétendons ou pensons être. A ce moment, bien remarquer la différence qualitative au niveau du ressenti.
* Simplement reconnaître où nous nous situons en nous-même; dans l'être (ou sujet conscient), ou dans le jeu de l'identité personnelle, ses demandes et ses réactions.
* Pas de jugement, simplement remarquer les différences de qualité de ressenti et quelle position est la plus naturellement confortable et juste. Ni louange ni blâme.

L'Accueil.

* Accueillir, c'est simplement rester présent en tant que sujet conscient à la situation (douleur-émotion-pensée-réaction) dans l'instant, sans la juger, sans l'exprimer ni la réprimer, et sans la nourrir ou l'entretenir par la répétition mentale de sa cause supposée ou de son effet apparent.

* Observez pour vous-même ce que votre présence consciente apporte à la situation.

* Si ce sont uniquement des pensées qui nous assaillent ou perturbent, deux possibilités;
- soit les suivre consciemment vers leur origine en nous, ce qui nous ramène à l'être;
- soit les inviter consciemment à s'exprimer... et simplement observer.

* Ne pas résister ni combattre, et si nous sentons une résistance, simplement la remarquer, ne pas la combattre non plus, cela ne fait que nourrir nos mécanismes et leur donner plus de pouvoir de fascination. Il ne s'agit ni d'analyser ni de chercher une compréhension logique ou rationnelle, mais simplement d'observer consciemment et attentivement ce qui se passe en nous quand nous changeons consciemment notre point de centrage, point de vue, référence ou attitude.

L'Auto Investigation.

* Plusieurs questions ou auto interrogations peuvent nous aider dans ce travail de reconnaissance et d'investigation. La plus connue ; « Qui suis-je ? » (cf. Ramana Maharsi), et ses dérivés ; "qui ressent ? Qui est le témoin en moi ? Qui pense ? Qui est conscient de cette perception?"...
Pour exemple, "Je suis conscient d'une douleur ou d'une souffrance en moi, est-ce que cela en moi qui est conscient de ce phénomène souffre?... Suis-je cette conscience ou cette souffrance?... et simplement rester ouvert pour percevoir la réponse et son éventuel effet secondaire.

* La plus simple et pratique; une pensée ou affirmation jugementale apparaît; « Est-ce que c'est vrai ? » ou ; « Qui ou que serai-je sans mon histoire ? ». (cf. The Work, Byron Katie.)
Sans oublier la question traditionnelle du sage Indien à ses visiteurs ; « D'où venez-vous ? » qu'il faut bien traduire et comprendre comme : « de quel lieu en vous-même êtes vous en relation ? » ; donc la question « où suis-je ? » Suis-je vraiment ici et maintenant, ou bien dans une préoccupation, divagation ou pensée quelconque ?

Toutes ces auto interrogations nous aident à revenir, à nous recentrer et à ne plus alimenter le processus d'amplification et d'identification qui est la base même de notre confusion.

* Seules nos habitudes, conditionnements et croyances nous entraînent dans le jeu du penser/devenir/réagir. Cela n'a pas de réalité en soi, c'est seulement un défilement répétitif de scénarios empruntés et de réponses automatiques. C'est la fuite d'un passé imaginé vers un "en avant", un futur tout aussi imaginaire qui n'existe pas et n'existera jamais.

* Si nous voulons autre chose que ce qui est, dans l'instant, sans imaginer autre chose ni comparer, il nous appartient de faire alors l'investigation de nos croyances... et de voir en nous comment, par quels mécanismes nous auto entretenons ces réactivités.

* Nos souffrances ne sont que le reflet des attentes illusoires du personnage de représentation, du caractère irréel que nous avons créé de toutes pièces, que nous supportons et interprétons.

III. Le « Satsang ».

Le Rassemblement de l'Etre.

Les « satsang » en Inde, sont traditionnellement des assemblées de chercheurs qui se réunissent autour d'un être réalisé ou éveillé à sa nature véritable, pour des entretiens qui se déroulent sous forme de questions réponses. Souvent un temps de silence ou une courte méditation débute et termine la réunion, ou encore des chants ou paroles sacrées dites « mantra ». Le satsang n'est pas un enseignement, c'est le rassemblement de l'être.

Pendant la réunion le visiteur est invité à poser ses questions, ou à exposer sa problématique. Le simple fait d'exposer son questionnement donne une possibilité de le regarder d'une manière plus consciente, et de s'aider à y répondre ; soit directement par l'énonciation même, soit par le regard partagé en retour qui invite à une autre perspective, ou appréhension et compréhension du questionnement et surtout du questionneur.

Durant ces entretiens, les visiteurs sont aussi invités à rester présents à l'ensemble de l'assemblée, et à regarder en eux-mêmes quel est leur positionnement ou jugements, et les effets de ceux-ci. Ces entretiens ne sont pas en principe des discours ou cours théoriques sur la réalisation de soi, mais une interaction vivante et une invitation directe d'être à être à une reconnaissance profonde de cet être en soi et à la libération des croyances erronées ou des points de vue incorrects ou partiaux.

IV. La Pratique Consciente.

Une fois reconnu et appliqué dans notre vie quotidienne, ce travail va se poursuivre, instant après instant, seulement dans l'instant. C'est la pratique consciente. Nous pouvons expérimenter des phases différentes, comme des moments de grande libération, d'amour inconditionnel ou de paix profonde, ou au contraire des moments de découragement, de frustration ou d'agitation excessive.

Ces moments sont bien sûr ceux à accueillir et à rencontrer consciemment. C'est l'engagement dans la pratique consciente. La fréquentation et le partage collectif lors des assemblées, ou Satsang, nous aident à progresser, nous recentrer et à nous clarifier.

Pendant une période il sera nécessaire de faire cet effort de conscience, c'est en quelque sorte une auto rééducation de nos fonctionnements et conditionnements. Une redirection autonome de conscience. Une méditation juste et intégrée. A un moment vous verrez que l'effort disparaîtra, restera simplement cette conscience, naturellement.

La définition "personnelle", même si toujours présente, ne fera plus brouillage ni barrage. Plus de question, seulement l'accueil de ce qui est. Cet "état" de conscience libre et naturel est appelé "Turiya" dans la tradition Indienne ou encore "Sahaja Samadhi".

En Résumé.

* Il n'y a rien de plus à obtenir que cette présence éveillée dans l'instant présent.
* Elle est à elle-même sa propre valeur, reconnaissance et récompense.
* Nous ne pouvons l'obtenir, ni plus tard ni ailleurs, c'est déjà ce que nous sommes.
* Seule la reconnaissance consciente de notre être et en miroir la reconnaissance de l'irréalité du
   personnage que nous pensions ou croyions être est nécessaire.
* Nous sommes libres d'honorer ou non cette reconnaissance...
* Libres au point d'en souffrir ou d'en jouir!

Que voulons- nous vraiment?...

« Paix sur terre aux êtres de bonne Volonté »

amour